comment te présente t’on quand on parle de toi dans ton métier ?
les gens me connaissent souvent comme le journaliste que j’ai été pendant une quinzaine d’années, participant à la création de magazines comme jalouse, optimum, vogue homme, créant l’officiel voyage, dirigeant les suppléments lifestyle du monde, ou à la co-réalisation d’émissions comme pink sur france 2, mon fil conducteur étant toujours l’exploration des domaines culturels et créatifs qui me passionnaient tels que la musique, le design, la mode, le voyage, la littérature, le cinéma, la photographie, le voyage..

d’autres personnes parleraient peut-être en premier du cabinet de curiosités de thomas erber que j’ai lancé en 2001 chez colette. un événement devenu annuel depuis le premier que j’ai fait voyager dans le monde entier, et qui se déroule dans un lieu d’exception durant lequel, pendant un mois, je réunis entre cinquante et cent designers, créateurs, marques qui participent à l’aventure en créant chacun une pièce unique ou en édition limitée chacun dans leurs domaines tout en sublimant leur savoir faire. j’édite aussi un livre pour l’occasion, organise aussi un grand opening, et pas mal d’autres choses qui tournent autour de toutes les formes de créations contemporaines…

c’est à chaque fois l’occasion de fédérer des créateurs et des marques tout en leur offrant une nouvelle fenêtre de visibilité internationale. la 6e édition « anniversaire » (2010-2015) s’est tenue à paris, entre colette, le molière et les bains. ce projet évolue sans cesse, il arrive actuellement à ce que j’appelle sa « deuxième mi-temps », la prochaine étape étant une installation permanente dans un palace parisien, puis la reprise de son itinérance à travers le monde jusqu’à l’inauguration en 2020 d’un cabinet de curiosités géants dans lequel seront présentés les cent plus beaux créateurs de la décennie d’abord depuis paris puis dans ce que l’on sait être les capitales du futur. le tout devant se terminer en musée ou fondation témoignant des mutations culturelles de notre époque.

enfin, certains me présenteraient comme conseil où j’excelle dans le milieu du luxe, de la mode et de la création ou bien encore comme le co-fondateur de la marque de vêtement geym, de la galerie, atelier de production et résidence d’artistes « atelier relief » et de kolkhoze.fr plateforme de vente online d’objets de collection design du 21e.

quelle est la chose dîtes de toi dans tous ces métiers qui te touche particulièrement ?
que je suis curieux, mais aussi que je suis loyal. la loyauté est une valeur en voie de perdition. j’aimerais beaucoup que l’on dise aussi que je suis visionnaire, car in fine le musée doit traduire une nouvelle dimension culturelle de notre époque versus la vision « beaux-arts-ienne ». le mobilier, la mode, la photographie, le bijou etc sont devenus des champs culturels majeurs autant qu’une oeuvre de rodin ou un néon de cy twombly. il convient de regarder les choses à l’aube du jour où l’on est.

qu’est ce qui compte le plus dans tes métiers au quotidien ?
l’émerveillement, la beauté. l’émerveillement d’abord parce qu’il permet de rester justement éveillé. le beau qui provoque une émotion sans réfléchir, quitte à faire réfléchir par la suite. cela peut tenir de la fulgurance mais être aussi plus calme, lent – parfois mieux. et bien sûr il y a la rigueur, cette discipline qui permet de mener un projet qui, à son terme, fait sens.

le gramme est une marque lifestyle pour homme, elle propose des objets essentiels, dans ton univers justement quel est l’élément iconique, celui qui te symbolise ?
une montre à grande complication… il y a dans la haute horlogerie, une forme d’art conjugué à l’artisanat suprême constitué d’un assemblage de savoir-faire inouï et l’accumulation de choses extrêmement fines et précises, et uniques ! c’est l’essence même de ce que j’aime mettre en avant. et c’est la raison pour laquelle j’essaie toujours d’avoir une manufacture de haute horlogerie présente à chaque cabinet de curiosités de thomas erber.

et ton objet le gramme, quel est-il ?
le bracelet de ma femme que je lui emprunte... souvent … il y a aussi le 21g que m’ont offert adrien et erwan dans lequel est gravée une très jolie phrase que je garderai pour moi. sinon j'aime beaucoup l'anneau le 9g de le gramme qu'adrien m'a offert. sa simplicité est désarmante, d'autant qu'en plus trouver des bagues pour homme n'est pas si aisé...

comment les portes-tu ?
comme une extension de moi-même. je porte l’un ou l’autre, parfois les deux. j’aime la possibilité d’assembler ces objets pour créer une personnalisation astucieuse, autant dire une pièce à soi. j’aime aussi le caractère presque iconique de ces bracelets, cela me rappelle des pièces de l’époque ibiza / 70’s qui seraient redevenues contemporaines.

si le gramme était un(e) créateur… quel serait-t-il ?
et bien ce serait un mélange entre rothko et mondrian. c’est un peu prétentieux de dire cela. mais je suis prétentieux alors j‘assume …

quel est le cadeau que tu aimes offrir à ceux que tu aimes ?
l’amour toujours.

quel est ton objet fétiche ? combien pèse-t-il ?
j’en ai plusieurs, il y a d’abord une bague boucheron qui n’est pas si éloignée de certains des bracelets le gramme, puis un stylo montblanc qui est une réédition d’un stylo à plume de voyage de 1906, et enfin ce fameux bracelet sur-mesure que j’ai demandé à adrien et erwan de sertir de deux pierres précieuses à chacune des extrémités afin que seule ma femme puisse les voir, il pèse 37g, et je lui emprunte souvent ...

qu’est ce qui a du poids dans ta vie ?
mes enfants, ma femme, mes amis.

un endroit de prédilection où te trouver en ce moment ?
un peu partout. chez moi. ou bien avec les papa’s, mes amis de deia.

photographe : ©benoit linero